LE GRAND RABBIN AVAIT UN « NEGRE » ET LE « NEGRE » POMPAIT . . .
Il a la mine triste, le regard battu sous son grand chapeau noir.
Non, ce n’est pas Jérôme Cahuzac, c’est Gilles Bernheim, le grand rabbin de France, qui depuis son exil à Jérusalem se libère enfin du poids qui pèse sur sa sainte conscience.
Il l’avait pourtant dit, juré, promis :
« Je démens catégoriquement les allégations portées contre moi.
Je n’ai pas, messieurs, je n’ai jamais plagié, ni maintenant, ni avant. »
Poussé par le remords, il vient pourtant d’avouer dans un communiqué avoir pompé ici et là le contenu de ses « Quarante méditations juives » parues chez Stock en 2011.
Boulevard Voltaire a imaginé une rencontre avec lui…
Monsieur le grand rabbin, voilà plusieurs semaines déjà que l’on vous accuse d’avoir nourri essentiellement vos « Quarante méditations juives » avec les « Questions au judaïsme » du philosophe Jean-François Lyotard.
Jusqu’ici, vous niiez farouchement.
Maintenant, vous avouez.
Que s’est-il passé ?
J’ai été pris dans une spirale du mensonge et m’y suis fourvoyé.
Je suis dévasté par le remords.
Penser que je pourrais éviter d’affronter un passé que je voulais considérer comme révolu était une faute inqualifiable.
J’affronterai désormais cette réalité en toute transparence.
Vous êtes sûr qu’elle est de vous cette tirade ?
Attention, monsieur le rabbin, ne poussez pas trop loin la « mezouza »…
Vous mettez ma parole en doute ?
Passons…
À ceux qui vous questionnaient sur la manière dont vous avez écrit cet ouvrage, vous avez récemment répondu avoir travaillé la nuit :
« Être grand rabbin de France, c’est être soumis à une très grande urgence de l’action, et l’écriture exige une patience en la réflexion.
Vous ne pouvez pas être dans l’urgence et dans la patience en même temps [...], d’où la nécessité de prendre ce temps hors du temps, la nuit », disiez-vous.
Aujourd’hui, vous avouez que votre nuit était un « nègre ».
Est-ce une réalité ou bien une métaphore ?
C’est la nuit de l’homme, le doute.
Ma vie professionnelle est un esclavage.
J’ai pris un « nègre » pour me libérer et mon « nègre » m’a trompé à l’insu de mon plein gré.
Il a pompé la chose et l’a pompée gaiement.
Je n’en suis pas coupable, mais j’en assume la responsabilité.
Dans votre communiqué publié de Jérusalem où nous nous trouvons actuellement, vous précisez qu’« il y aurait, dans ce livre, d’autres plagiats qui n’ont pas été identifiés à ce stade ».
Afin de vous rendre service, nous nous sommes livrés à une analyse pointue de votre ouvrage.
Selon nos recherches, il s’agirait d’un emprunt aux pratiques discursives du « Chat du Rabbin ».
À moins que ce ne soit « l’anima » de son perroquet avalé pendant une phase de déconstructionnisme de l’animal.
Pouvez-vous confirmer ?
Jean-Noël Darde, dans son blog « Archéologie du copier-coller », accuse mon « nègre » d’emprunts putatifs à Charles Dobzynski et à Jean-Marie Domenach, deux écrivains catholiques.
Mais je dois vous le dire, ignorant que mon « nègre » pompait, j’ignorais aussi qu’il travaillait au rapprochement des Églises.
D’ailleurs, je l’ai confessé lors de mon « Viddouy Qatan », je pensais que mon « nègre » étant « nègre », il ne pratiquait que le culte des ancêtres.
Parce qu’il était « nègre », vous voulez dire que vous l’imaginiez dansant autour du feu juste vêtu d’un casque à plumes et d’un étui pénien ?
Je vous le dis, je ne me suis pas posé la question.
Il aurait pu pratiquer le culte vaudou et prier « Mamy Wata », peu m’importait du moment qu’il me rendait de la copie.
Je ne voulais pas savoir comment.
C’est ma faute, c’est ma très grande faute.
Attention, monsieur le rabbin, à vous secouer comme ça vous allez vous blesser !
Vous êtes ici au mur des Lamentations. Pourquoi ?
Parce que je me lamente.
Et c’est quoi, tous ces petits papiers que vous fourrez dans le mur ?
C’est le manuscrit de mes « Quarante méditations juives ».
Je ne partirai pas d’ici tant que je n’aurai pas casé les 266 pages dans les trous.
C’est ma pénitence.
Aux dernières nouvelles, le grand rabbin aura bientôt achevé sa lamentation.
Il devrait regagner Paris pour demander devant l’assemblée des fidèles le pardon de ses littéraires offenses.
Marie Delarue
Source : « bdvoltaire.fr » du 05/04/2013
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