Cinquante-cinq ans de constitution, et toujours pas de démocratie !
Le 4 octobre dernier avait lieu une cérémonie pour commémorer les 50 ans de l’installation du Conseil Constitutionnel au Palais Royal.
Sur un total de 320 ministres invités, 200 ont répondu présents.
Les principaux médias français se sont immédiatement lancés dans une apologie de la sacro-sainte constitution et n’ont eu de cesse de s’extasier devant ce rassemblement républicain.
Jack Lang, Charles Pasqua, Monsieur Bricolage, Jacques Chirac, Jean-François Copé, Manuel Valls… Le gratin des pseudo-élites françaises s’était donné rendez-vous, à visage découvert, pour échanger quelques poignées de mains accompagnées de multiples sourires hypocrites.
Là encore, les médias français ont décrit cette réception, comme une « trêve des braves » exceptionnelle entre les deux partis politiques français les plus importants par leur nombre d’électeurs.
Ces médias mêmes qui saluent aujourd’hui, cette orgie de poignées de main, s’amusaient de voir Marion Maréchal Le Pen, snobée par Copé et consort, lors de la séance inaugurale de la nouvelle assemblée nationale élue en 2012.
Depuis cinquante ans que cela dure, on ne compte plus les similitudes entre le parti socialiste et l’UMP, issue du RPR. Même langue de bois, même capacité à mentir, mêmes promesses jamais tenues…
Qu’il s’agisse de hausse d’impôts, de croissance négative ou de compte bancaire à l’étranger, on ne peut pas dire que l’honnêteté soit au rendez-vous.
« Le pouvoir à tout prix » est un slogan qui pourrait convenir autant au PS qu’à l’UMP.
Sans parler des scandales à répétitions qui éclaboussent l’intégralité de la scène politique :
affaire Bettencourt, affaire Cahuzac, affaire clearstream, scandale DSK et j’en passe.
On retrouve aussi, une certaine convergence des deux principaux partis, dans la dénonciation des extrêmes, avec une petite préférence pour le dénigrement de tout ce qui touche de près ou de loin, à l’extrême droite.
Dernier exemple en date, le rappel à l’ordre de François Fillon, par son propre parti, après qu’il ait déclaré ne pas exclure catégoriquement des alliances au cas par cas, avec le « FN » aux élections municipales.
Le phénomène de « Front républicain » est la preuve même, qu’il n’existe plus de clivage droite-gauche.
Brignoles en est un exemple flagrant :
Le Front National et le Parti de la France rassemblent 50% des votants… contre le Front Républicain, où l’UMP est soutenu par le Parti communiste.
Dans ces conditions, il n’est pas sûr que le scénario de 2002, puisse être rejoué…
En ce qui concerne les politiques économiques, celles-ci ont été d’une monotonie navrante depuis un demi-siècle.
Aucun gouvernement de la Ve République n’a encore osé remettre en cause, le dogme des institutions supranationales, telles que l’ »OMC », le « FMI » ou la commission européenne.
De ce fait, ce sont exclusivement des politiques conformes au consensus de Washington, qui sont mises en œuvre. Elles passent par une libéralisation complète des activités économiques, une déréglementation aussi forte que possible, et une politique de restriction budgétaire, réduisant le rôle de l’Etat aux tâches régaliennes :
la sécurité intérieure et extérieure, et la monnaie.
Malgré l’échec total de cette doctrine économique, comme l’a montré la crise de 2007, c’est toujours le modèle libéral qui prévaut, que l’on soit au PS ou à l’UMP.
L’Europe de Bruxelles a, elle aussi, contribué à gommer la séparation droite-gauche.
Car quelle que soit sa tendance politique et sa légitimité démocratique, tout gouvernement européen est aujourd’hui forcé de se plier aux critères de convergence, imposés par Bruxelles pour préserver l’Euro, même si cela doit se faire au détriment des populations.
Sur le plan des relations franco-russes, hormis de trop rares exceptions, c’est le même son de cloche, à gauche comme droite :
la Russie est considérée comme un adversaire, car elle est hostile à un monde unipolaire, fière de son identité et revendique sa souveraineté.
Le président Poutine est inlassablement qualifié d’autoritaire, dans le meilleur des cas, et de dictateur dans le pire. Une vision manichéenne et bornée, qui empêche l’instauration d’un partenariat politique et économique franco-russe.
Que ce soit sur l’immigration, le soutien d’une agriculture productiviste, le laisser-faire des délocalisations ou la participation au dîner du « CRIJF », la liste des points d’accords et des ressemblances entre le PS et l’UMP est encore longue.
Mais le plus préoccupant, réside dans le fait, qu’en 50 ans d’existence, le Conseil Constitutionnel a validé plusieurs atteintes à la constitution et fait ainsi que la France n’est toujours pas une démocratie, puisque sur la scène politique comme dans les médias, seul le parti unique de l’UMPS a le droit de cité.
Pour preuve, les déclarations hallucinantes d’un Malek Boutih, député PS, menaçant sur « BFM.tv », Floriant Philippot, le n°2 du Front National, je cite :
« Même si vous gagnez (…) on ne se laissera pas faire » fin de citation.
Une déclaration qui en dit long sur le sentiment démocratique de cette caste :
se servir du peuple, et non le servir, et si le peuple est par trop indocile, changer le peuple.
L’immigration de masse est là pour ça.
http://www.prorussia.tv du n°55, le 14/10/2013