La victoire du Front national est-elle souhaitable ?
Les derniers sondages donnent Marine Le Pen en tête au premier tour en 2017, juste devant Nicolas Sarkozy, loin devant le candidat socialiste.
Marine est à 26, l’éprouvant ex à 25, le socialiste traînaille à 17.
Il tombera à moins.
Le désastre socialiste va se prolonger en France et, à moins d’un grand retournement, la gauche se fera écraser.
Maintenant, jouons franc jeu :
Nous détestons le système, nous en avons marre de la politique de la France morte.
Nous considérons avec peu d’appétence la retraite à 76 ans de la peu avenante colonelle Merkel.
Nous en avons assez de l’OTAN et des néocons, assez de la gauche caviar et de la casse de nos retraites et du reste, assez du chômage et de l’immigration clandestine ou non.
Comme dans le film « Network », qui dépeignait si bien le désespoir américain à l’époque de « Nixon-Ford » (une civilisation post-historique, en quelque sorte), nous hurlons à notre fenêtre ou sur notre ordinateur.
Nous détestons tout cela, mais avons-nous intérêt à ce que le Front national passe ?
Avons-nous intérêt à mettre en furie la susceptible Allemagne et la cruelle OTAN, la grosse Commission de Bruxelles et les banques qui nous prêtent de l’argent avec nos deux mille milliards de dette ? Avons-nous intérêt à soulever nos banlieues multicolores alors que mon vieux camarade « Malek Boutih » nous a prévenus que « cela ne se passerait pas comme ça » ?
Avons-nous intérêt à nous mettre à dos les Américains pour nous mettre au mieux avec Poutine qui est haï « sur ordre » dans l’Occident tout entier ?
Avons-nous, surtout, la possibilité de mettre fin au Grand Remplacement sans faire couler le sang, alors qu’au moins un tiers des Français qui naissent ne sont pas des Français de souche ?
J’écris cela le 24 août, date de la Saint-Barthélemy, quand nous étions encore assez nombreux et assez fous pour nous égorger entre papistes et parpaillots de souche.
Un ami québécois résidant dans le vieux Sud européen me faisait remarquer que partout où l’extrême droite est arrivée au pouvoir – en Italie ou en Autriche – elle n’a changé en rien la situation.
Il avait raison.
Plus malléable que son père – ce qui, bien sûr, est mieux –, Marine Le Pen devrait alors se soumettre au diktat du monde américain et de la banque ou se démettre.
On se doute que le mur d’argent serait encore plus haut et plus électrifié que le mur de Berlin ou celui du cartel des gauches.
Il y a trois sorties possibles pour 2017 :
-un reflux avant de la vague FN.
-une soumission formelle du FN au diktat mondial américain.
-enfin une victoire et la guerre civile menée par ceux qui ne nous « laisseront pas faire », de nos banques à nos banlieues.
Évidemment, tout peut bien se dérouler et la France relever la tête, redevenir le messie des nations…
Nicolas Bonnal
http://www.bvoltaire.fr/ du 24/08/2014
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Pourquoi une présidence Marine Le Pen est impossible
Le nombre exorbitant de commentaires désobligeants quoique sincères concernant mon texte sur la plausibilité de la présidence de Marine Le Pen me contraint à reprendre la plume – ou plutôt le clavier.
Beaucoup de lecteurs aiment confondre l’argumentation et l’argumentateur.
Mais si je dis que la prise de pouvoir du Front national est impossible, ce n’est pas parce que je trouve que c’est un bien.
C’est parce que je trouve que c’est un fait.
Sur mon fond pessimiste, je n’ai pas à me défendre.
« Bernanos » disait :
« l’optimiste est un imbécile heureux, le pessimiste un imbécile malheureux ».
Je suis un imbécile malheureux et j’en ai toujours bien vécu.
La situation de la France aujourd’hui ?
Le syndrome sibérien.
Celui qui tombe dans l’eau glacée en Sibérie a deux solutions :
-attendre de mourir de froid dans l’eau – solution UMPS —
-ou se congeler en s’en extirpant – solution FN –, qui peut intéresser un système partisan de la thérapie de choc pour la France.
Voyons pourquoi.
Certains lecteurs (les plus hargneux) croient que l’on est en « démocratie ».
Or, on est vraiment en « démocratie » avec des guillemets, et c’est pourquoi cela se gâtera si le FN arrive au pouvoir.
Le FN est considéré comme un parti fasciste par tout le gratin mondial, par le bobo parisien, par l’islamiste de banlieue, par l’homme d’affaires allemand, par le fou de Bruxelles, par le patron de l’UKIP et par l’ambassadeur des États-Unis qui déclenchera sans barguigner (lisez, pour voir, le manuel de Gene Sharp) sa révolution orange contre les bleu-blanc-rouge.
C’est pourquoi je dis que cela ne se passera pas comme cela.
« On » nous a prévenus et on a bien fait parce que cela ne se passera vraiment pas comme ça, pas plus que cela s’est passé comme ça pour Allende (un programme patriote et social proche de celui du FN, en fait), pour la Serbie, pour la Libye, pour la Syrie, la pauvre Ukraine ou pour Poutine — plus gros morceau à avaler mais ce n’est ni lui ni les passagers d’un avion malais qui les arrêteront.
Le nouvel ordre mondial est là, dur et cruel comme l’homme nouveau de l’autre, il ne s’en laissera plus conter.
Le nouvel ordre mondial n’est pas une périphrase, le nouvel ordre mondial c’est un fascisme mondialisé et eschatologique aux ordres du capital financier et de la technoscience, de Ferguson à Odessa en passant par Dubaï.
Alors, bien sûr, il ne faut pas se faire intimider.
Alors, bien sûr, il ne faut pas baisser les bras.
Alors, bien sûr, il ne faut pas faire le vichyste, le munichois, le croisé des bras, mais il faut quand même s’attendre à être traité d’une manière « démocratique » qui dégénérera en attentats, guerre civile larvée ou déclarée, mur d’argent, franc fracassé, harcèlement ploutocratique, drone écrasé, malveillance nucléaire, « manifestation spontanée », printemps arabe – ce sera le cas de le dire en France —, ce qu’on voudra…
Ceux qui ne me croient pas sont ceux qui devront monter au front les premiers.
Nicolas Bonnal
http://www.bvoltaire.fr/ du 14/09/2014