Un Défilé De Mode En Socialie.
Avec les socialauds, je ne risque rien…
En Burqa et Seins Nus
Puisque dans ce pays où je suis méprisée
En tant qu’identitaire, FN assimilée,
En tant que défenseur de notre chère patrie,
Je me suis décidée à changer mon fusil
D’épaule, d’adopter les codes de Socialie,
Où les échelons du pouvoir sont vite gravis.
Pour mieux me faufiler en terrain inconnu,
J’ai hésité entre une burka et les seins nus,
Les deux vous valant indulgence et bienveillance
Des juges, de la police et de tant d’autres instances.
Femen, emburkanée, qui des deux plus séduit ?
Comment me montrer digne de cette nouvelle vie ?
Me parquer sous une bâche par temps caniculaire
Ou risquer une angine de poitrine cet hiver ?
Un choix bien cornélien, puis j’ai réalisé
Que « l’habit ne fait pas le moine » même défroqué.
Après être passée par tant de turpitudes,
Je me suis résolue à la « Bricq » attitude.
Le langage a suivi, sans doute par mimétisme,
D’une voix aiguë, criarde, portée au paroxysme,
J’ânonne et je bafouille, je coupe la parole,
Emplie du vide de mon ego, j’ai le beau rôle.
Je peux décider de ce qui est bien ou pas,
Distribuer les bons points, ou jeter des fatwas
Diffamer ou médire au mépris de la loi,
Je suis de gauche et à ce titre, j’ai tous les droits.
Au début, je l’avoue, un peu intimidée,
Je me suis cantonnée à quelques remontrances :
Un maire qui rechigne à loger des sans-papiers,
Une cantine qui sert du porc pour subsistance,
J’ai dénoncé les fameuses fêtes du cochon,
Et les pèlerinages et autres processions,
Qui excluent de facto toute une population;
Le voile d’une femme qui lui fait perdre son emploi,
Ne m’a laissée indifférente et mes combats
M’ont valu le soutien de moult associations.
Mais mon fait d’armes fut d’hurler contre le racisme
Emburkannée, seins nus, je fis preuve d’héroïsme !
Lors, mon indignation à coup de décibels
A permis qu’un grand ponte me prenne sous son aile.
Il m’a donc expliqué en long, large et travers,
Les recettes du succès pour être millionnaire :
D’abord il faut trouver le bon électorat,
Le caresser dans le sens du poil comme un chat
A grand coup de promesses ou bien de « on verra »
Mais surtout le nourrir, l’animal est ingrat,
Par des aides, subventions et autres jolies niches.
Un élu socialiste est un socialiste riche.
Sinon comment pourrait-il vivre avec la plèbe ?
Tous ces « sans-dents » qui le critiquent sur le web.
Comment voter des lois sans pourtant s’y astreindre ?
Ce serait bien un comble de devoir s’y contraindre.
« Nous avons le devoir et même l’obligation
De nous substituer à ces gens sans réflexion ».
Telles furent ses paroles, telle fut son oraison :
« Les Français sont stupides, les Français sont des cons »
Forte de ma voix au propre tout comme au figuré,
Je me suis insurgée de cette mentalité,
« Il y en a certains qui sont intelligents…
Ils ont voté Hollande après feu Mitterrand. »
Refusant de débattre, il a juste acquiescé,
Sans doute de crainte de voir ses tympans abîmés…
Je lui ai donc fait part de mes difficultés.
Il se trouve qu’il connait un certain député
Qui, depuis trois ans ne paie impôts ni loyers,
Ni ses amendes, ni ne déclare ses sociétés.
Je flaire l’entourloupe, et ose le lui confier.
«La politique nous octroie certaines privautés,
Si vous êtes encarté, aux réseaux affilié,
Il ne fait nul doute que vous saurez progresser ».
Sous-entendus, fini les soucis financiers.
Ce qui expliquerait l’étrange longévité
Des hommes qui s’y accrochent, comme la moule au rocher
Qui se fixe et perdure pour pouvoir subsister.
Par devers-moi, j’ai gardé cette mesquinerie.
Le genre d’erreur qui sans nul doute me trahirait,
Nos carriéristes appréciant la flagornerie.
Dussé-je me renier, j’en viens à me pâmer
De toutes ces qualités dont j’ose le revêtir,
La chair est faible, et fort l’homme veut se sentir.
Ah bien sûr, j’ai vanté les joies du vivre-ensemble,
De la diversité, cet apport indéniable
Grâce auquel, de la Préhistoire aux terres arab(l)es,
Nous avons évolué, grandi, enfin il semble…
J’ai loué les beautés du multiculturalisme,
Les richesses engendrées par tout ce pluralisme
Battu ma coulpe aussi par ethnomasochisme,
Passage obligé pour faire de l’antiracisme.
J’ai magnifié le métissage, ses laudateurs,
Entre gris clair et gris foncé, tant de couleurs,
Ardoise, acier, souris, perle, taupe, tourterelle
Anthracite, chinchilla, cinquante nuances plus belles.
J’ai encensé les lois visant l’égalité
Un papa, une maman, pour sûr, c’est dépassé,
Parent 1, Parent 2, GPA, PMA
La théorie du genre à l’école apprendras.
Là où il a tiqué, c’est quand j’ai évoqué
L’euthanasie pour les votants « Front National »
Non qu’il soit contre, mais il ne voulait rebuter
Les quelqu’encore vieux électeurs avec morale.
Pêcher des voix suppose une certaine éthique
Dans son cas, c’est surtout une question ethnique.
Car il faut rassembler, qu’importent la couleur,
la religion, ou les coutumes voire les valeurs.
Revendiquant un laïcisme forcené,
Il n’hésite pas à inaugurer les mosquées,
Ou quelquefois les synagogues fréquenter,
Quand le poisson du vendredi est abhorré.
Quand je lui ai fait remarquer ce grand écart,
Il m’a souri, justifié qu’en bon laïcard,
Il se devait de faire abstraction des chrétiens,
Car les minorités étaient son gagne-pain.
C’est qu’il faut cajoler, entretenir ceux-là
Plaire aux recommandations de Terra-Nova,
Car en perdant la voix des ouvriers classiques,
Il se devait de conquérir un vote clanique.
Finalement, malgré toute ma gratitude,
Je n’ai pas eu le poste espéré, attendu,
En dépit de mes convictions, ma bravitude,
Je crains que mon fond de facho lui ai déplu.
C’est que c’est un métier que d’être socialaud,
De combattre à temps plein, le bien, le bon, le beau,
Un égalitarisme pour remettre à niveau
Les autochtones à celui des venants nouveaux.
Je reconnais que j’ai laissé passer ma chance,
J’aurais dû, j’aurais pu en faire ma subsistance,
Comme d’autres, me nourrir de cette corne d’abondance,
Jouir de cette manne, puits sans fond et sans surveillance.
Mais le prix à payer d’une certaine allégeance
M’aurait soumise à de cognitives dissonances.
Aux ors d’une république achetant mon silence,
A la gloire de faire partie de la bien-pensance,
Je préfère mon pays, ma minable existence
Ou comme le dit traître premier « J’aime trop la France ».
Oreliane
http://ripostelaique.com/ du n° 374, le 22/09/2014