Une formation politique
très capable !
« Le Parisien » du 14 juin publie un sondage qui devrait « interpeller » :
90 % des Français ont une mauvaise opinion des partis politiques.
Ce score n’est pas une surprise, mais il devrait tout de même amener les partis qui « concourent à l’expression du suffrage » selon notre Constitution, à se poser quelques questions sur leur légitimité.
On sait que les notions de pays réel et pays légal sentent le soufre dans notre République engoncée dans ses préjugés, mais tout de même :
Ce score mériterait peut-être, de la part de nos politiques, un petit examen de conscience.
Ce sondage a poussé la cruauté jusqu’à classer les partis selon trois critères : proximité avec les Français, honnêteté et capacité à faire des propositions efficaces.
Là aussi, les résultats sont sans appel.
En tête pour la proximité, le Front national avec 22 %, qui ainsi est conforté dans son image de parti populaire.
De leur côté, le PS et Les *Républicains* sont loin derrière le parti de « Marine Le Pen », ex-æquo, avec seulement 12 %.
Parti d’élus, de notables, écuries présidentielles :
on a tout dit sur ces deux partis et les deux congrès qui ont eu lieu dernièrement n’ont pu que conforter l’opinion dans ce sens.
À la question « Parmi les sept partis suivants, quel est celui que vous jugez le plus honnête ? », les sondés placent en tête EELV et le MoDem avec 17 %, le Front National venant juste derrière avec 16 %.
LR et le PS se retrouvent encore une fois au coude à coude, loin derrière, avec respectivement 10 et 9 %.
Sans tomber dans le réducteur « tous pourris », il faut reconnaître que ces deux partis ont leur lot de mis en examen et de condamnés que les autres partis ne peuvent aligner !
Enfin, à la question « Parmi les sept partis suivants, quel est celui que vous jugez le plus capable de proposer des solutions efficaces ? », les sondés placent en tête le Front National avec 23 %.
LR arrive derrière avec 17 %, le PS avec 13 %.
Que signifient ces chiffres ?
Tout simplement que le « Front National » est devenu une force politique crédible.
Des réponses à ces trois questions, c’est peut-être la troisième qui est la plus marquante. La proximité, c’est un peu subjectif.
Quant à l’honnêteté, on sait, malheureusement, que les électeurs se montrent « in fine » plutôt tolérants sur ce point.
En revanche, le dernier critère renvoie à l’aptitude à résoudre les problèmes, à la compétence.
D’un côté, nous avons des partis de gouvernement qui ont alternativement échoué.
Ne nous leurrons pas, les carottes sont cuites pour Hollande en ce qui concerne sa lutte contre le chômage, la preuve étant qu’il porte désormais son discours sur d’autres sujets (prélèvement à la source de l’impôt sur le revenu, par exemple).
De l’autre, une formation politique qui n’a encore jamais gouverné le pays.
Une formation politique, cependant, qui construit pas à pas, modestement, patiemment, sa crédibilité à travers notamment la gestion des villes qu’il a conquises l’an passé.
On sait que le bilan au bout d’un an à peine est bon.
On rappellera la réélection triomphale de « Joris Hébrard » au Pontet il y a deux semaines.
Et c’est pourquoi l’enjeu des régionales est si important.
Une, deux, voire trois régions emportées par le Front National, ce sera un bilan, certes provisoire, à présenter aux Français en 2017 en gage de crédibilité, une crédibilité que les Français semblent désormais lui accorder, si l’on en croit ce sondage.
Et c’est pourquoi, dans les prochains mois, les coups les plus bas seront sans doute utilisés pour émousser cette crédibilité.
Georges Michel
http://www.bvoltaire.fr/ du 15/06/2015