Vers la mixité des partis ?
Le P.S. doit se résigner à un rapprochement avec les « Républicains » de Monsieur Sarkozy…
« Il se pourrait qu’un simple retrait ne suffise pas à empêcher une victoire de Marine Le Pen [dans la région Nord-Pas-de-Calais-Picardie]…
Assumons qu’il y ait le F.N. d’un côté et les républicains de l’autre…
Donc, pour dire les choses clairement, une fusion entre la liste P.S. de « Monsieur X » de Saintignon et la liste UMP de Monsieur Xavier Bertrand, ou entre la liste de « Monsieur X’ », alias Christophe Castaner et celle de Monsieur Christian Estrosi en Provence-Alpes-Côte-d’Azur » ?
« La question peut se poser.
Il faut tout faire pour barrer la route au F.N. »…
Et au –delà du prévisible mauvais pas (de Calais) ?
Et au-delà des régionales ?
« À la présidentielle, si Marine Le Pen est au second tour, ce ne sera pas 82 % contre 18 % comme en 2002.
Ce sera plus serré.
Il faut donc réfléchir à une future majorité. »
Comme quoi tout peut arriver, et même qu’un homme politique déjà chevronné, qu’un Premier ministre, sans doute sous le coup de la fatigue, soit pris d’un brusque accès de parler-vrai, quitte à se faire donner sur les doigts par ses propres amis.
Car ces propos tenus par Manuel Valls mardi dernier lors d’un déjeuner de presse n’ont évidemment pas eu l’heur de plaire à Monsieur de Saintignon qui assure que les jeux ne sont pas faits, que les carottes ne sont pas cuites, que les chicons ne sont pas amers et qu’il sent bien depuis quelques jours un frémissement de l’opinion se dessiner en sa faveur.
Il est bien le seul.
Quant à Jean-Christophe Cambadélis, premier secrétaire du P.S., il a rappelé Monsieur de Matignon (?) aux bons usages.
« Je ne mets pas mon pantalon avant mon caleçon »,
a-t-il « élégamment » déclaré.
De fait, il n’est ni habile ni habituel, surtout quand les choses se présentent mal, de se mettre dans la situation du second tour avant qu’ait eu lieu le premier.
Pour autant nul n’ignore, ni au P.S. ni ailleurs, que la question qu’il ne faut pas poser le 10 novembre se posera avec acuité le 6 décembre, qu’il faudra bien y répondre et que ce jour-là les socialistes n’auront selon toute vraisemblance le choix qu’entre deux pis-allers.
Si le Front national est toujours le mal absolu, et sa présidente le diable en personne, comme nous l’assurent ces jours-ci, avec une lucidité et une modération exemplaires, ses adversaires des deux rives du système, il serait tout simplement criminel de lui abandonner une seule région en 2015 et la France en 2017.
Il en découle logiquement que le P.S. DOIT se résigner à un rapprochement avec les « Républicains » de Monsieur Sarkozy, qu’il prenne la forme d’une (CON)fusion ou, si celle-ci leur est refusée, d’un désistement, quitte à disparaître d’un certain nombre d’assemblées régionales et à accréditer définitivement la réalité de l’UMPS, donc de la connivence, de la complicité, voire de la collusion entre les deux partis de gouvernement avec toutes ses conséquences.
Après tout, deux personnalités aussi différentes que Daniel Cohn-Bendit et Philippe de Villiers considèrent que le principal clivage de la politique française ne passe plus entre la vieille droite et la vieille gauche, mais entre les partisans et les adversaires d’une Union européenne de plus en plus étroite et contraignante, entre les fédéralistes et les patriotes.
Deuxième hypothèse, qui semble à ce jour avoir la faveur des camarades de Monsieur Valls.
Les socialistes renoncent à faire obstacle à d’éventuelles victoires du F.N.
Ce qui signifie, au choix,
– qu’ils prennent devant l’histoire la même responsabilité que les communistes allemands qui refusèrent l’union nationale contre Hitler,
– ou que finalement ils n’agitaient devant le public l’épouvantail d’un Front national diabolique que comme au théâtre de Guignol, pour faire peur aux petits enfants que sont selon eux les citoyens.
Troisième hypothèse : à l’appel de Monsieur Valls, de Monsieur Cambadélis et de Monsieur de Saintignon, les électeurs du Nord et du Sud se ressaisissent et font barrage à la fois à l’UMP et au F.N.
Cette hypothèse semble à exclure.
Michel Noir… en 1987, disait noblement :
« J’aime mieux perdre les élections que perdre mon âme. »
Les deux seraient-ils incompatibles ?
Pour ce qui est de l’âme, il y a belle lurette qu’on n’en trouve pas trace rue de Solférino.
Pour ce qui est des élections, rendez-vous le 6 décembre à 20 heures.
Dominique Jamet
http://www.bvoltaire.fr/ du 13/11/2015